Soudain, le vent se lève comme je m’élève
Douze chevaucha. L’heure me fond dans le tout
Tonnerre galopant vers nulle terre ou mer
Par là où s’éveillent des dragons de papier.
Je suis l’arpenteur de ces sanctuaires de son
Brillant d’absence, scintillant par ma présence
D’un pas fugace il peine à retrouver son sens
Lorsque l’hésitation le secoue d’un frisson.
J’y vois tous les péchés que je ne peux expier
Cent plaies béantes où poussent des fruits amers
Des êtres de regrets, diables courant partout
Abattu toujours, à chaque fois je me relève.

Je suis le voyageur éphémère et seul
Dans l’étendue enflammée de mille vies
S’éteignant dans un ridicule linceul
Souffle éclair, prêchant l’avenir à l’envi
Sans dieux ni cieux, seuls subsistent les Enfers
Buvant goulûment le si précieux nectar
Que j’alimente du sang de mes pensées.
L’avide démon ne comprend ça que tard
Et se tari avec le flot insensé
Retour au rien, inutile de s’en faire
Car déjà paraissent de nouvelles sphères.

Ma vieille amie-ennemie, la voilà
Ses teintes glacées gèlent mes espoirs
Alors que de ces grossiers appendices
L’anathème émerge de mon sommeil
De l’abysse jaillit l’Apocalypse
Ma lumière vacille, ultime éclipse
L’horizon perle d’un éclat vermeil
Et dit adieu au doré de jadis
Je suis vaincu, c’est la fin des espoirs
Mes démons s’envolent au Walhalla.

La pensée se délite à l’instant,
Redevient poussière cosmique
Plus aucun souvenir
Emprise perdue
Glas de l’éveil
Fin d’une ère
Enfin,
L’aube.

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